Quels sont les mythes concernant les armes (épée, armes à feu, etc.) qu'il faut corriger ?
Les armes tranchantes (épées, haches) pouvaient pénétrer une armure d'acier. Non, cela ne se peut pas. Qu’il soit question d’une armure de plate ou de plaques, de cotte de mailles, de brigandine, de cotte à armer, d’armure lamellaire etc. Cela n'a pas d'importance. Les armes tranchantes sont incapables de pénétrer à travers une armure d'acier.
Les épées peuvent facilement passer au travers de la maille- Elles peuvent, mais la maille n'est pas du papier de soie. C'est un treillis d'acier dense. Avant que l’armure ne soit répandue pendant le Haut Moyen Âge, on utilisait des épées pour attaquer les parties non protégées de l'ennemi. Quand la couverture de l'armure a augmenté, les épées sont devenues plus effilées et rigides pour permettre une poussée plus facile contre l'armure de maille. Lorsque l'armure de plate a été introduite, les épées ont été forcées de viser les espaces encore couverts de maille et ont dû devenir plus longues pour permettre l'utilisation avec les deux bras pour faciliter des coups plus forts et plus précis ou des coups avec le Quillon. Ce ne sont pas des techniques qui seraient nécessaires si les épées étaient efficaces pour trancher ou enfoncer les armures.
Les arcs longs et les arbalètes sont des armes qui lancent des projectiles pouvant percer les armures - Ces armes étaient puissantes, mais flèches et carreaux ne pénétraient pas dans les cuirasses solides comme les armures de plates, celles de plaques, les armures lamellaires ou en écailles. Ce mythe vient d'une incompréhension au sujets de quelques batailles entre anglais et français et d'un tas de tests modernes bidons avec de mauvaises armures à faible coût. Les arcs longs devinrent importants vers 1250 et le restèrent jusqu'en 1450, tandis que l'armure de plate se situe entre 1350 et 1650. Les batailles où l'arc long fut considéré comme particulièrement efficace, comme à Crécy et à Azincourt, sont largement méconnues et une analyse approfondie a montré que si les archers ont joué un rôle important (pour tuer des chevaux, blesser, démoraliser), ils n'ont en fait pas tué beaucoup d'hommes en armure. Les arcs longs et les arbalètes pouvaient blesser et tuer les hommes en armure, mais pour cela, les projectiles devaient frapper les zones vulnérables du harnois, telles que les côtés de la visière ou les interstices entre plates sur les articulations. La maille a toujours été plus vulnérable à la pénétration des flèches, mais les soldats qui portaient de la maille portaient généralement aussi de grands boucliers.
Les premières armes à feu permirent de transpercer les armures - De nombreux composants d'armure à plaques de qualité étaient très résistants aux premières armes à feu. On tirait sur les cuirasses avec des mousquets et la bosse que laissait la balle était la "preuve" que la cuirasse résistait contre les balles... Elle était littéralement "À l'épreuve des balles". Il y avait des armures semi-protégées (à l'épreuve des pistolets) et des armures entièrement étanches (à l'épreuve des arquebuses). Les Arquebusiers retenaient typiquement leur tir jusqu'à très courte distance (~30m) pour maximiser les chances de pénétration de l'armure contre la cavalerie lourde qui chargeait. Cela étant dit, il y avait des mousquets lourds conçus pour envoyer des projectiles capables de pénétrer l'armure, et ceux-ci avaient une énergies à la bouche comparable à une balle de calibre 12 ou une BMG de calibre .50 (Ndt : Browning Machine Gun, calibre OTAN de 12,7 mm). Comme la cavalerie devenait moins efficace à cause des piques et des armes à feu de plus en plus perfectionnées, les armes de mêlée devinrent moins importantes et la pique se transforma en baïonnette pour augmenter la puissance de feu.
Les harnois de plaques pourraient arrêter même la plupart des armes de poing modernes jusqu'au 357 magnum.
Cette cuirasse est à l'épreuve des balles.
Les piques étaient meurtrières contre la cavalerie- Les piques étaient excellentes pour forcer la cavalerie à arrêter une charge, mais les piques en mêlée étaient médiocres contre les soldats en armure, que ceux-ci soient soit à cheval ou à pied. Ce mythe provient du jeu de "caillou, papier, ciseaux”. C'est amusant dans les jeux, mais la vraie vie était beaucoup plus complexe et les piques en tant qu’armes n'étaient pas la carte anti-cavalerie ultime. Pour cette raison, les formations de piquiers intégraient des soldats plus aptes à combattre des troupes en armure, comme les arquebusiers et les hallebardiers. Toutefois, la cavalerie a trouvé de nouvelles et douloureuses façons de combattre l'infanterie. Les lances pouvaient être plus longues que les piques et les pistolets se sont également révélés utiles contre les piquiers.
Les épées européennes étaient lourdes - J'ai vu ce mythe perpétué surtout par les amateurs d'arts martiaux orientaux, y compris récemment dans un long article qui, de manière hilarante, inventait une distinction entre "épée lourde" et "épée légère" pour distinguer les épées et les sabres qui pesaient pratiquement le même poids (1 kg). Le même article affirmait également que les épées lourdes servaient à enfoncer les cuirasses. Je ne comprends pas pourquoi quelqu'un a perdu son temps à écrire un article de plusieurs pages sans comprendre le sujet. J'ai aussi entendu dire que le katana (1,2 kg) est une épée légère et rapide tandis que l’épée longue (1,22 kg et généralement mieux équilibrée) serait un pied de biche lourd pour frapper les gens en armure. Les épées européennes médiévales n'étaient pas plus lourdes que les autres. L’épée longue est plus légère par unité de longueur que le katana (bien qu’ayant presque le même poids en raison de sa longueur).
Les rapières étaient sveltes et légères (i) ou les rapières étaient des armes anti armures (ii) ou les rapières étaient des armes de femmes (iii) - Cela vient de l'escrime au fleuret (i) de "l'imagination" (ii) et la stupidité (iii). Les rapières ne sont pas des feuilles. Elles sont aussi lourdes que des épées médiévales. Les rapières ne pénètrent pas une armure. Elles ne sont pas assez rigides pour traverser un matériau résistant. Les rapières étaient des armes civiles de duel et d'autodéfense utilisées parce qu'elles permettaient de tuer quelqu'un sans entrer en contact avec l'arme de l'ennemi, et il n'y a rien de féminin à enfoncer une lame d'acier dans l'intestin d'une personne. En outre, en raison de la façon dont les rapières sont manipulées, elles sont en fait l'une des épées les plus fatigantes à utiliser.
Les arcs sont une bonne arme pour une femme ou un enfant (les femmes dans les films avec des arcs de guerre) - Il y avait des arcs de chasse et il y avait des arcs de guerre. Les arcs sont comme des ressorts, ils ont besoin de force et d'énergie pour être tendu à fond. Les arcs de chasse ont un faible poids, ce qui signifie que même les personnes faibles peuvent les utiliser. Les arcs de guerre ont un poids d'appel élevé, allant de 75 lb (35 kg) à 180 lb (80 kg). Les arcs de guerre nécessitaient des individus exceptionnellement forts pour les utiliser et l’épreuve que représentait leur utilisation pendant des années était si énorme qu'elle laissait des déformations osseuses sur les archers. Trouvez-moi une dame médiévale ou un enfant de 13 ans qui pourrait bander un arc long de 150 livres (70 kg) et je vous trouverai un dragon médiéval dans la vraie vie. La meilleure arme pour une femme ou un enfant serait une lance à deux mains ou une épée à deux mains.
EDIT : Merci à Ynan Klaus dans les commentaires, je voudrais ajouter ceci : Les épées n'étaient pas fabriquées en versant du métal orange fondu dans un moule ouvert. À la température nécessaire, le métal fondu serait blanc, et il serait coulé dans un moule fermé, puis rigoureusement formé, affûté et poli.
Modification supplémentaire : Veuillez consulter les commentaires sur la façon dont les épées en acier ont été forgées. Les informations ci-dessus concernent les métaux comme le bronze.
EDIT : J'en ai trouvé d'autres.
Les épées courbes sont bien plus tranchantes. Il y a une part de vérité là-dedans. Les épées courbes offrent un meilleur angle de coupe et sont mieux inclinées pour glisser hors de quelqu'un après avoir pénétré en eux. Cela étant dit, les épées droites coupent très bien contre les humains. La différence de puissance de coupe n'a vraiment d'importance que contre les armures en tissu comme le gambison, ce qui était assez courant, il faut le reconnaître. Cependant, des épées droites passeraient facilement à travers un gambison. Ni l'une ni l'autre ne vont toutefois trancher le métal.
Les épées de l'ancien temps étaient émoussées. C'est trompeur. Certaines parties de certaines épées médiévales étaient intentionnellement émoussées, mais dans l'ensemble, elles étaient assez tranchantes. Il fallait qu'elles le soient pour trancher un gambison. Des vestiges archéologiques l'attestent également en raison de la présence de coupures très nettes sur les os des combattants. Au XVIIIe siècle, certaines épées européennes étaient souvent émoussées même au combat, mais c'est parce que les épées étaient souvent distribuées sans être affûtées (ce que les officiers étaient censés faire eux-mêmes) et que de mauvais modèles de fourreau à cette époque rendaient les lames émoussées avec le temps.
Les épées étaient les armes principales au combat - À quelques rares exceptions près, les épées étaient des armes de secours à utiliser si l'arme principale devenait inutilisable. Par exemple, les chevaliers se battaient avec des lances lorsqu'ils étaient montés et des armes d’hast comme des vouges et des guisarmes lorsqu'ils étaient à pied. Les épées étaient conservées comme armes de secours, comme les armes de poing le sont aujourd'hui. Une exception fut la légion romaine, mais les légionnaires combattaient des ennemis qui n'avaient généralement pas beaucoup de protection et ils utilisaient également le pilum et le scutum qui étaient tout aussi importants que le glaive. La doctrine romaine a permis une sorte de synergie qui a surmonté les inconvénients de l'utilisation des épées comme armes primaires.
Les épées à deux mains demandent plus de force. C'est le contraire. Avec une longue épée, vous obtenez deux mains sur l'arme au lieu d'une, avec seulement une légère augmentation de poids par rapport à une épée d'arme. Vous obtenez également un meilleur effet de levier sur la poignée.
Le lancer des couteaux était une tactique très répandue. C'est plus une invention hollywoodienne. Des javelots, des pierres de fronde, des flèches, des balles et des boulets ont été utilisés au combat. Lancer des couteaux ne le fut pas. Même dans un contexte civil, les couteaux à lancer sont mal utilisés. Ils sont très difficiles à maîtriser (croyez-moi, j'ai essayé), difficiles à utiliser dans une situation stressante et peu susceptibles d'arrêter la cible rapidement.
Les haches, les masses ou les marteaux étaient vraiment lourds - Les haches de guerre étaient plus légères que les haches à bois. Aucune de ces armes n'était lourde, juste équilibrée pour la percussion alors que la plupart des épées étaient équilibrées pour l'agilité. Si vous tenez une épée par la lame, vous obtenez essentiellement un marteau. Vous vous souvenez de la technique anti-armure à deux mains qui consiste à agripper la lame par le haut ? Voilà.
Les armes vous tuent instantanément - Il existe de nombreux exemples dans l'histoire de gens qui ont reçu des dizaines de blessures et qui continuent à se battre jusqu'à ce qu'elles s'effondrent ou se vident de leur sang. Des tueries simultanées avec des armes de mêlée n'étaient pas sans précédent. Vous pouviez transpercer quelqu'un avec votre lance et qu'il vous coupe la tête une demi-seconde plus tard. Il suffit de dire que l'adrénaline est une sacrée drogue.