---
Mémo : Période révolutionnaire

Registres de Vouillé

« Les états généraux se sont tenus cette année en france; ils ont été ouverts le dix sept avril 1789 à Versailles, les troubles et les meurtres furent si grands et si communs qu'on craignit que le Roy ne fut enlevé, en conséquence au mois de novembre 1789 le peuple de Paris fut chercher le Roy, la Reine, et monseigneur le dauphin, pour demeurer dans la capitale, toutes les troupes enrégimentées furent

chassées et tout le peuple de Paris se rendit garder de la personne du Roy ; monseigneur le comte d'Artois frère du Roy sortit du pays de france, également que les princes de conty, condé ; et le duc d'orléans : Monsieur frère du Roy fut le seul qui resta à Paris. La Bastille qui jusqu'alors avoit paru à tous les hommes imprenable fut démolie de font en comble par le peuple de paris en six heures de temps, jamais on avoit vu pareille révolution ; l'ancien régime fut aboli ; les députés de la nation en 1790 envoyèrent dans toutes les villes et bourgs du royaume un nouveau règlement sous le nom de municipalité ; chaque ville et bourg nomma son maire et ses officiers municipaux conformément et relativement à la population de tous les individus, et le double de notables. Vouillé eut dans ce temps un maire, cinq officiers municipaux et douze notables; l'assemblée nationale ordonna que tous les états seroient égaux en conséquence le clergé et la noblesse furent jetés à la taille et à la corvée, on paya un don patriotique, outre la taille ordonnée par sa majesté, chaque particulier paya seulement une fois le quart de son revenu ; le quatorze février il fut prescrit et décrété par la nation qu'on ne fera plus de vœux solennels ; tous les religieux et religieuses eurent la liberté de sortir ou de demeurer dans leurs monastères ; tous les curés qui n'avoient pas dans leur paroisse mil habitants furent réduit à douze cent livres et le surplus de la valeur de leur bénéfice, la nation s'en empara ; tous les chanoines, les abbés, les prieurs et bénéfices simples furent supprimés ; une partie des évêchés furent supprimé, on en établi un dans chaque département et furent réduit chacun à douze milles livres ; les archevêques furent réduits à mille livres. La nation décréta qu'on ne porteroit plus aucune Seigneurerie, les noms de comte, baron, marquis, monseigneur, équier furent abolis; les états généraux ordonnèrent qu'on auroit ny écusson ny armoiries tant dans les églises que sur les voitures, pas même de cachets qui représentent leurs armes, en un mot, tous les individus deviennent égaux et pour démontrer l'unité du patriotisme, on députa de toutes les villes quelques citoyens pour se rendre à paris prester le serment civic ce qui fut fait le quatorze juillet 1790. Toutes les villes et bourgs du royaume en firent de même. Le département fut fixé cette même année provisoirement pour deux ans dans la ville de Niort, et fut nommé le département des deux-Saivres; pour l'établir, tous les électeurs s'assemblèrent dans l'église des pères Cordeliers de Niort, il y eut entre les villes de Niort, St Maixent et Parthenay des contestations immenses qui durèrent près d'un mois, la ville de St Maixent et celle de Parthenay cabalèrent pour que Niort n'eut aucun avantage, mais leurs efforts furent inutiles. Mr Panvilliers médecin à Niort étant dans l'exercice de la mairie de notre ville fut élu procureur général du département malgré la cabale des villes de St Maixent, Parthenay et une partie de celle de Melle. Le bourg de Vouillé, le vingt neuf juin 1790 établit une garde nationale de soixante habitants de son bourg et Mr jean baptiste rouget fut élu capitaine commandant, Mr Assailly premier lieutenant, Mr Laurent Bonnin second lieutenant et Mr St Germain Rouget sous-lieutenant; tous se portèrent à faire le service avec le plus grand zelle ; le jour de l'institution on chanta la grande messe à laquelle assista la garde nationale, on chanta le te deum auquel se trouvèrent les non catholiques, on fit serment d'être fidèle à la nation, à la loix et au Roy. Ensuite, on fit un feu de joye. Les députés envoyés à paris pour la confédération se rendirent à Niort avec la bannière le premier août 1790; toutes les gardes nationales des campagnes du district de Niort furent au devant de la bannière pour témoigner leur zelle et leur joye et l'accompagnèrent jusqu'à Niort où elle fut déposée à l'hôtel de ville ; tous les habitants de Niort logèrent et nourrirent ce jour là toute les gardes nationales des campagnes qui avoient accompagnés la bannière, et la séance dura jusqu'au lendemain.

(AD79 Vouillé 1783-1792 p 81-82-83/123)